INITIATIVE mAliWATCH: PREMIERE SESSION (*) DU 28 NOVEMBRE 1997 A D.C
Synthèse des Interventions — Extrait VI: Audio-cassette
(*) Session générale et session MaliWatch combinées
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Moussa Sow: J’ai cinq minutes, hein? Bon, je veux, d’abord, dire que je suis pour le format actuel et qu’on le maintienne. C’est à dire une discussion générale et les gens disent tout ce qu’ils pensent!
Dans le cadre de MaliWatch, ce que j’ai à dire, c’est d’appuyer la proposition du Doyen! C’est à dire être indépendant! Nous voulons créer un organisme privé qui puisse veiller sur la régularité des élections au Mali; la consolidation du processus démocratique. Et j’entends dire par ci, par là, que c’est apolitique; ça me fait rire! Ce matin, en venant ici, nous faisons de la politique! Mais, quelle sorte de politique? Nous ne voulons pas être des antennes pour les partis politiques! Moi, je suis fondateur d’un comite ADEMA ici; mais, dans cette salle, je fais le maximum de violence sur moi-même pour être non pour l’ADEMA, mais pour le processus démocratique. Nous voulons qu’il y ait la démocratie réelle au Mali! Je serai content, dans l’avenir, qu’on appelle, par exemple, Iba N’Diaye, en tant que membre de MaliWatch, pour aller super- viser la régularité des élections au Mali! Car, disons-nous la vérité,
au moment de la crise politique au Mali, le débat n’était pas à la hauteur sur Malinet. Il y avait des débats partisans. Or, si nous voulons être crédibles, il faut que nous soyons neutres! Tenons à notre neutralité! (Bruits de crissement de pneus au dehors) Donc, disons-nous la vérité, nous voulons créer une structure indépendante des pouvoirs politiques et qui est en mésure de faire des appels, de critiquer!
Quelqu’un a parlé, ici, de coup d’Etat! S’il y a un coup d’Etat au Mali, nous pouvons le condamner ou bien l’approuver! Un coup d’Etat qui est fait contre . . .
– (Réactions de plusieurs participants — Contestations — Un participant: “On ne peut pas approuver un coup d’Etat!” — Bruits de fond)
– Moussa Sow: . . . Non, j’arrive! . . . Non, j’arrive! Il faut. . .
– Marietou Macalou: Laissez-le terminer! Laissez-le terminer, s’il vous plait! (Bruits de fond)
– Moussa Sow:. . . Je dis que j’arrive! Dans aucune Constitution au monde, il n’est prévu un article qui autorise à faire un coup d’Etat! Mais, au Mali, on est arrivé à ce processus qu’on a, aujourd’hui, parce-qu’il y a eu un coup d’Etat le 26 Mars 1991! C’est une date de référence au Mali! Et nous avons approuvé le coup d’Etat! . . .
– Penda Touré: C’est vrai!
– Moussa Sow: . . . Demain, si quelqu’un accède au pouvoir par des élections frauduleuses et que des militaires, issus du Peuple, prennent les armes pour le déposer, nous, on va les appuyer! Oui, je souhaite qu’on n’arrive pas à ce stade. . . Sinon, il y a des coups d’Etat positifs et des coups d’Etat négatifs! Le 19 Novembre [1968], c’etait négatif; le 26 Mars [1991], c’était positif! (Rires — Bruits de fond)
Donc, moi, je le dis, je suis membre-fondateur de l’ADEMA; mais, dans cette salle, je m’en fous de l’ADEMA! Vraiment, je suis content de ceci! Battons nous, pour qu’on ait des structures qui puissent sauvegarder la démocratie au Mali! Par exemple, pendant les élections passées, s’il y avait MaliWatch, on aurait pû donner notre satisfaction ou notre désapprobation de la manière dont les élections se sont déroulées! Mais, en le faisant, nous devons faire aussi attention! Parcequ’a Bamako, j’étais là-bas, il y a eu le Club des Amis de la Démocratie; certains avaient crée ça, c’était pour avoir leur entrée dans le pouvoir! Je ne veux pas citer de noms! Et je sais que, même ici avec MaliWatch, certains peuvent avoir des pensées! Mais, de grâce, nous, nous voulons être neutres! Nous souhaitons l’alternance dans notre pays!. . . mOgOsi ka n’i eterniser pouvoir la tukuni mAli la! hali min manyi, a fana ka gagner, an’ ka a fana yee! min fana kanyi, o fana ka dO kEE ‘ka bO yen; anw b’o de nOOfE!
– Abdoulaye Doucoure: Il faut traduire maintenant!
– Moussa Sow: Si je traduis, ça perd sa substance! (Rires)
– Mariétou Macalou: Il y a des gens qui ne comprennent pas [bamanankan]!
– Moussa Sow: Non, ça c’est mieux comme ça quoi! (Bruits de fond)
– Harouna Maiga: Et puis, dans son intervention, il a déjà dit ça!
– Moussa Sow: Bon, je parle de l’alternance quoi! . . . Je viens d’une culture tres riche! En bamanankan, ca ressort mieux! (Rires). . . Donc, j’en ai fini; merci!
– (Marietou Macalou et Bakary Sylla se consultent à propos de l’Ordre du Jour — Dialogues, en sourdine, entre participants — Abdoulaye Doucouré démande la parole; la Présidente la lui accorde)
– Abdoulaye Doucouré: Moi, j’ai une question pour Iba! Au niveau du format, je suis un peu confus sur un point. Il y a pas mal de questions qui ont été posées sur la structure de MaliWatch et on a dit qu’on allait discuter de ça dans l’après-midi. Alors, a quel niveau ça intervient? Parceque le volet social et économique est prévu aussi. . . A quel moment on va discuter seulement de la structure de MaliWatch? Est-ce que c’est une association? Comment ça fonctionne? Les cotisations? Bon, c’était la première question!
La deuxième question. . . On dit que MaliWatch, c’est une initiative pour améliorer la situation au Mali; comme idée générale! Mais, je crois que c’est trés important de dire aussi qu’on est des Maliens à l’étranger, aux Etats-Unis, au Canada; et il faut aussi prévoir quelque chose pour consolider les liens entre les uns et les autres ici, pour ensuite aider à améliorer la situation au Mali. Avant tout, il faut savoir qu’on doit inter-agir au maximum et améliorer notre situation.
– Mariétou Macalou: Tu peux lui donner un début de réponse, Iba?
– Iba N’Diaye: OK! . . . Je suis en train de m’imposer une certaine discipline, en fait, pour être souple autour du schema proposé. Parceque, comme plusieurs parmi nous l’ont souligné, il y a un format et un document de travail qui avaient été postés sur le net. Mais, on n’a pas eu le temps de vraiment discuter sur le network pour savoir, avant qu’on ne se reunisse aujourd’hui, si le format était définitif et qu’on marcherait seulement sur cette base-là, ou bien si, ici, on aurait discuté aussi, plus ou moins, du format. Le consensus, ou la réalité des choses, a fait qu’on a passé par la séconde option. Et finalement, je me suis dit que mieux vaut oublier le programme un peu; permettre à tout le monde de véhiculer ses idées; puis, on essaiera de les ramasser, d’une maniére ou d’une autre, puisque le timing est off de toutes les façons!
Maintenant, une fois qu’on va finir de discuter de l’aspect politique et administratif, qu’est-ce qui a été prévu dans le document de travail sur l’aspect politique et administratif, je prévois de parler de ça vers la fin de la session! Donc, j’espère qu’on ne sera plus très long avec les interventions et questions; je voudrais prendre les dix dernières minutes, peut-être, pour faire ça! Ensuite, dans l’après-midi, tout ce qui a été dit sur l’aspect économique et social –je suis en train de noter– et tout ce qui va venir sur cet aspect au cours du débat, je vais aussi essayer de résumer et, vers les dix dernières minutes encore, dire voila, telles sont les propositions! Pour coller quand même un peu au programme, je prévois des réponses rien que pour les questions sur l’aspect politique et administratif, maintenant! Donc, c’est comme ça que je suis en train de fonctionner dans ma tête!. . .
– Abdoulaye Doucouré: Et la structure de MaliWatch?
– Iba N’Diaye: La structure de MaliWatch, je n’y ai pas touché encore parceque tout le monde n’avait pas la copie du Projet de Statut, d’un; de deux, il était prévu d’avoir un moment là-dessus. Mais puisque ça vient maintenant, au lieu d’attendre la session de travail, je peux commencer à en parler, si tout le monde a eu sa copie du Projet de Statut! . . . Est-ce que tout le monde a une copie du Projet de Statut? Parcequ’il n’y en avait pas suffisamment! . . .
– Bakary Sylla: Regardez dans vos dossiers!
– (Bruits de fond — Certains participants disent “Oui!” et d’autres disent “Non!”)
– Iba N’Diaye:. . . Pour que je puisse parler de la structure, il faut absolument ça!
– (Bakary Sylla, Mariétou Macalou, Samba Sidibé et Iba N’Diaye se consultent à propos de photocopie — Bruits de fond)
– Abdoul Sylla: Iba, est-ce qu’il ne faudrait pas démander aussi s’il y a d’autres questions de même nature? Comme ça, tu répondras en gros et on va laisser les détails pour l’après-midi!
– Iba N’Diaye: OK!
– Abdoul Sylla: Donc, s’il y a encore des questions, il faut les adresser à Iba maintenant!
– Iba N’Diaye: . . . Ou bien, il y a une autre option; c’est une idée qui me vient juste en tête et si cela va pour tout le monde!. . . Nous pouvons, peut être, nous mettre ensemble –deux par copie, par exemple– et lire ainsi les points que je voudrais relever!
– Penda Touré: Non, ça ne sera pas très pratique!
– (Plusieurs autres participants rejettent cette option et démandent a ce qu’on attende les photocopies — Bakary Sylla démande s’il ne vaut mieux pas attendre la session de l’après-midi — Harouna Maiga se déclare en faveur de cette propostion, d’autant plus que c’est bientôt la pause-déjeuner — Des participants se disent prêts pour une pause)
– Ousmane Touré: Est-ce qu’il ne serait pas mieux que les trois inter- venants qui devraient débattre, dans l’après-midi, interviennent tout de suite? Apres ça, on peut entamer tous les aspects pour le reste de la séssion!
– Mamadou Lamine Doumbia: Oui, c’est ce que le Monsieur-là avait dit! C’est plus simple! [Allusion à la requete antérieure de Ousmane Kouyaté]
– (Plusieurs participants parlent en même temps — Incompréhensible — Nouhoun Bane démande la parole; elle lui est accordée)
– Nouhoun Bane: Les intervenants ont parlé de Constitution, de civisme, de l’Etat de droit; je voudrais qu’on revienne au programme. Qu’on dise si on a des propositions sur la Constitution du Mali, sur l’Etat de droit au Mali et sur le civisme au Mali. S’il y a des problèmes au préalable, qu’on les aborde; parceque, comme l’a dit [Bakary] Sylla, il nous faut connaitre nos institutions. On est là, on a vécu des expériences, qu’est-ce que nous proposons pour le Mali du point de vue institutionnel, c’est de ça qu’il faut parler concrétement! Moi, si vous voulez, je vais prendre rapidement cinq minutes et je vais parler de nos institutions.
– Abdoul Sylla: Bane, pardon hein, je te coupe la parole; mais, on veut
savoir. . .
– Mariétou Macalou: Ne lui coupe pas la parole; tu n’as pas la parole! Il n’a pas terminé! (Rires — Réactions diverses)
– Iba N’Diaye: On respecte la Présidente, s’il vous plait!
– Mariétou Macalou: Attendez, vous aurez droit à la parole!
– Abdoul Sylla: Mes excuses, alors; mes excuses!
– Nouhoun Bane: Moi, je parts du programme comme je l’ai dit! On a parlé de la Constitution, de l’Etat de droit et du civisme au li. Maintenant, je veux donner des propositions concrètes à ces propos; si vous êtes d’accord?
– Mariétou Macalou: Ce n’est pas si je suis d’accord, mais si tout le monde est d’accord! Je voudrais que tout le monde décide, ensemble.
– Adam Ouologuem: Madame la Présidente, est-ce que je peux intervenir?
– Mariétou Macalou: Celui-la voulait intervenir d’abord. . . Après, ce sera votre tour, Adam!
– Abdoul Sylla: On a un problème de temps. Je pense qu’il faut récenser les autres questions qui restent avant de passer à des propositions. Parceque les propositions, c’est très bien et c’est la que la synergie va se créer d’ailleurs. Mais, si on veut questionner ces propositions-là aussi, ça va devenir très complexe. Et il faut maintenir le temps; on est limité!
– Moussa Sow: mogo ‘nakun ka koroo n’i yere eye quoi, n’an’ be yan. . .
– (Plusieurs participants parlent en même temps)
– Adam Ouologuem: Moi, je ne veux pas prendre la parole en tant que tel! C’est juste pour apporter une information à la communauté ici. La Constitution Malienne va, peut être, changer de format sous peu. Des discussions sont en cours. Peut être, seulement le mandat du Président de la République ne changera pas; mais tout le contenu de la Constitution risque de changer. Alors si on doit parler de la Constitution, est-ce qu’il va s’agir de la Constitution existante ou de la future Constitution Malienne?
– Mariétou Macalou: Si nous voulons parler de Constitution, il ne peut s’agir que de la Constitution actuelle; nous, nous ne pouvons pas parler d’une Constitution qui n’existe pas encore!
– (Plusieurs participants parlent en même temps – Incompréhensible)
– Mariétou Macalou: Bon, je voudrais vraiment qu’on décide de ce qu’on veut faire de ce format-la! Parceque je ne veux pas imposer ce que je veux aux autres; nous sommes tous la pour la rencontre; mais, il va falloir qu’on prenne une décision finale concernant le format!
– (Plusieurs participants parlent en même temps)
– Ousmane Touré: Moi, je me démande ce qu’une discussion autour de la Constitution actuelle peut nous apporter ici? Si on a des problèmes concrêts au Mali dont on veut l’interprétation à travers la Constitution, on peut appeler les spécialistes! Mais ici, concrètement, même si vous buchez la Constitution, qu’est-ce que cela va apporter à MaliWatch? . .
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– (Un participant): Elle est d’ailleurs là, la Constitution; on peut l’amener! (Plusieurs participants parlent en même temps)
– Mariétou Macalou: Attendez, j’y reviens! Je pense simplement que nous devons décider de ce que nous voulons faire; parceque nous sommes toujours en train de rétourner à ce même problème de format!
– (Plusieurs participants parlent en même temps — Incompréhensible)
– Mariétou Macalou: Non, je veux qu’on se mette d’accord; a moins, qu’on ne me démande de trancher?
– (Plusieurs participants répondent favorablement)
– Bakary Sylla: Oui, Mariétou; on vous démande de trancher! Ça, c’est le premier point! Le sécond point est qu’il y aura descommissions, dans l’après-midi, pour travailler sur les différents volets: social et économique, politique et administratif et enfin lenewsletter. A ce moment, nous allons compter sur les spécialistes! S’il y a des précisions à démander toujours, on va les contacterplus tard par e-mail ou autre. Et Mariétou, vous êtes la Présidente; vous tranchez comme vous voulez; ça fait partie de vosresponsabilités. . . voila, c’est ce que je voulais dire!
– Mariétou Macalou: Bon, tout au début et si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais voulu qu’on fasse tous les exposés d’abord et qu’on discute du Projet de Statut, article par article. Mais comme on a commencé cet autre format-là, de discuter l’aspect politique et civique d’abord, et de remettre l’aspect économique et social à l’aprés-midi, on n’a pas suffisamment de temps, maintenant, pour faire les exposés sur ce volet économique et social. Il est presque midi; on est a vingt minutes de midi; meme si on le faisait, on n’aura pas le temps de discuter.
Je suggèrerais donc qu’on lise et discute peut être du Préambule, de l’Article I et de l’Article II du Projet de Statut, et qu’on arrête pour faire les exposés sur l’aspect social et économique. Dans l’après-midi, la discussion de tout le reste du texte peut se faire alors! Ce serait bon, je crois, de terminer avec tous les exposés maintenant.
– Harouna Maiga: Madame, je ne sais pas si tout le monde a eu le temps de lire le texte, de réflechir la dessus, de l’analyser pour venir avec quelque chose. C’est pourquoi, l’idée de revenir dans l’après-midi pour en parler me semble plus appropriée. Parcequ’au moment où on va déjeuner, les gens pourront, peut être, parcourir le texte en entier!
. . . [le dernier extrait va suivre]
————————————————- Pour la Coordination Generale, Iba N’Diaye. ————————————————-