Extrait I V – Audio Cassette

INITIATIVE mAliWATCH: PREMIERE SESSION* DU 28 NOVEMBRE 1997 A D.C.

Synthèse des Interventions — Extrait IV: Audio-cassette

* Session générale et session mAliWatch combinées
[…]
– Boubacar Kané: Présidente, merci! Je voudrais intervenir. J’ai une
déformation professionnelle, en ce sens que je suis un peu direct la!

– Mariétou Macalou: Ca va, ce n’est pas un problème!

– Boubacar Kané: Bon, voila! Moi, je crois qu’on a un peu parlé;
malheureusement, il n’a pas de documents de travail!

– Abdoulaye Doucouré: Il y a un Projet de Statuts à discuter. On a fait
des copies; il n’y en avait pas suffisamment avant…

– Boubacar Kané: Donc, on devait distribuer ce document de travail…

– Abdoulaye Doucouré: On l’a non? Tu n’as pas eu une copie? Bakary…

– Boubacar Kané: C’est le seul document de travail alors? Bon, OK! Moi, j’ai plutôt des questions, quoi! C’est à dire, en venant ici, je m’attendais à ce qu’on parle de mAliWatch très concrètement. Qu’est-ce que ca veut dire? Qu’est-ce qu’on veut en faire? Est-ce que c’est une association; est-ce que c’est une ONG? Quelles sont les ressources qu’on va mettre en place? Est-ce que c’est comme le National Democratic Institute? Est-ce qu’on va vouloir envoyer, par exemple, des observateurs pour les élections? Est-ce qu’on va prendre position? Faire des choses quoi et discuter directement là-dessus! S’il y avait un document sur ca, on pourrait directement aller avec ce document de travail, sous la direction de Madame la Présidente. Et puis, on avance très vite quoi!
Parce-que les idées, on les distribue tous les jours sur mAlinet; on peut continuer sur les idées, ca ne finit pas quoi! Donc, on met sur place cette structure-la! On se met d’accord; on veut la faire, on la fait! On y adhère; on met des Statuts et Règlement Intérieur; on définit comment elle va marcher; s’il faut mettre un bureau de coordination de la structure, on le met ici. Puis, on se met d’accord sur les ressources. Est-ce que c’est les cotisations? Est-ce que c’est les mécènes? Puis, on va avancer très rapidement, sinon on risque de perdre la journée pour rien!

– (Plusieurs participants parlent — Incompréhensible)

– Harouna Maiga: Je crois qu’il a raison. Mais, c’est bien d’expliquer, quand même, you know, l’idée générale et les visions qui sont autour de ca. C’est pourquoi on a demandé aux gens de venir parler de ces volets spécifiques-là. Maintenant, il y a les Statuts à voir; je crois, qu’il y a un jeu qui a été élaboré et dans notre travail les deux vont ensemble, je pense.

– Iba N’Diaye: Je voudrais intervenir rapidement pour dire qu’effectivement, c’est ca! Ce matin, ce qu’on prévoit de faire, c’est qu’il y ait un débat général et dans tous les sens, pour avoir la température du groupe, la philosophie des gens, etc. Dans l’après-midi, on va attaquer le Projet de Statuts au cours de la deuxième session. Puis, on finalise la structure. Ceux qui adhèrent; ceux qui sont intéressés à adhérer, mais veulent creuser la chose au préalable auront le temps de le faire; ceux qui ne sont pas intéressés peuvent passer à autre chose!

– (Bruits de fond — La Présidente donne la parole à Bassary Touré)

– Bassary Touré: Merci Mariétou! Bon, comme Madame Thiam, je voulais aussi exprimer [inaudible]… C’est une bonne chose! Surtout quand on voit la révolution technologique qui est en cours dans le monde, je crois qu’on mesure bien l’importance d’une telle rencontre. Il faut aussi voir la liberté d’esprit et de ton! Je suis les débats sur mAlinet et [inaudible]… Je m’arrêterais seulement sur deux points.
Le premier point, c’est cette idée d’organisation apolitique. Certains ont dit qu’ils étaient politiques, mais qu’ils s’efforceraient d’être objectifs; d’autres ont dit qu’ils n’étaient pas politiques. Je pense qu’il y a là un problème de fond qu’il faudra trouver le moyen d’approfondir. Parce-que le propre de ce type d’association, c’est que, très vite, ca devient un enjeu politique… [inaudible]. Naturellement, on ne peut pas empêcher les gens de dire ce qu’ils veulent, mais parfois, les gens sont tellement partisans qu’ils restent un peu prisonniers de [inaudible]. Donc, je pense que, quelque part, il faudra trouver les moyens que les gens s’expriment librement, mais qu’on arrive à dépasser ces blocages et [inaudible]. Là-dessus, ca, c’était mon premier point! Je crois, quand même, qu’a travers le débat, on arrivera à [inaudible].
Le deuxième point, c’était cette question de siège; et j’ai vaguement entendu que c’est a Bamako. Ce n’est peut être pas une bonne idée! Je pense que ce serait bien de le mettre quelque part au Canada, aux Etats-Unis ou ailleurs, si l’on veut! Je trouve que ca va, quand même, nous permettre d’avoir le recul nécessaire par rapport à [inaudible].
Maintenant, ce que je voulais ajouter, c’est que l’avantage comparatif d’une association comme celle-là, c’est vraiment la force de la société civile; des gens qui donnent leurs points de vue. Ca va naturellement au delà des appareils, au delà des partis politiques. Ce qu’on peut faire quand il y a des problèmes de fond au mAli, c’est s’assurer qu’on a tous les sons de cloche. Et la, on a déjà une antenne à Bamako ou qui est en voie de création par des gens intéressés; qui peuvent approcher soit les partis politiques –et vraiment les plus représentatifs– s’il s’agit de problèmes politiques, soit les personnalités civiles, pour qu’ils donnent, individuellement, leur position.
Par exemple, il y a, dans le cas présent, des partis de l’Opposition Radicale, des partis de la Majorité; les gens de mAliWatch peuvent demander les positions, qu’on va mettre sur le réseau, discuter autour, et puis quelque part, il faudrait qu’on trouve quelques uns qui font la synthèse des discussions par rapport à une question donnée et donner un avis autorisé; ou en tout cas un jugement, par rapport aux autorités. Je pense que la, on peut avoir une approche positive.
En tout cas, je voulais dire que la force de l’association, c’est son caractère de société civile! Tout le reste-là vraiment… Même donner des informations, par rapport aux institutions; c’est bien! Surtout, beaucoup plus, par rapport aux gens qui sont sur le réseau! Mais, il faut faire attention pour ceux qui sont en dehors du réseau. Puisque ce n’est pas tout le monde qui a accès a l’internet au mAli, quel impact peut-on vraiment avoir? Par contre, entre nous, les gens ne savent pas trop la décentralisation, qu’est-ce qu’il y a là-dedans; les institutions, comment ca fonctionne? On peut s’éclairer pour former un bon jugement! C’est ce que je vois et il faut qu’on évite, peut-être, de trop donner la parole aux spécialistes, dans la mesure ou ils ont souvent une opinion tranchante par rapport à une question donnée. Mais, que ces spécialistes puissent éclairer tout le monde et qu’on se fasse un jugement sain! Bon, je vais [inaudible].

– (Bruits de fond — Sonnerie du téléphone)

– Ismaila Traoré: Bon, moi, le nom, c’est Ismaila Traoré; je suis un ancien fonctionnaire du mAli. Alors, comme vous voyez par mes cheveux-là, ca veut dire que…(Rires — Sonnerie du téléphone) Toutes les photos que je vois ici; j’ai connu ces ambassadeurs-là! Alors, je ne fais pas partie vraiment de mAlinet; comme je l’ai dit, par mes cheveux-là, l’internet et moi…(Rires). Par contre, mon fils, lui, il me donne les informations concernant les débats. Je pense que, vraiment, c’est une excellente idée de créer quelque chose! Pour aider le mAli, je pense que la seule question qu’on doit se demander c’est: est-ce que nos enfants, dans dix ans, dans vingt ans, vont encore être là à demander à ce qu’on reçoive de l’aide extérieure? C’est la seule question! Si on ne veut pas, maintenant, que nos enfants, dans dix ou vingt ans, dépendent encore de l’extérieur, alors il faut qu’on se demande comment…

Fin de la première cassette

[NB: Je relève de mes notes que le Doyen Traoré a surtout insisté sur le besoin d’appuyer la formation et de mobiliser des fonds pour l’investissement dans le secteur industriel. Ensuite, il a partagé l´idée de récupérer des matériels de seconde main (équipements médicaux et ordinateurs, en priorité) qui peuvent être obsolètes selon les standards et le niveau de vie aux Etats-Unis, mais qui seront très utiles au mAli.
Il propose que le volet social de mAliWatch couvre ce domaine de la récupération et de l’expédition sur le mAli de tels matériels. Iba]

– Ismaila Traoré:… Le but est de récupérer ces genres de matériels qui sont encore valables au mAli et d’essayer d’aller les donner à des écoles ou autres. Peut être que j’interviendrais encore, mais en tout cas, c’est ca! Parce-que politique, apolitique; on a toujours fait de la politique, mais on n’a jamais rien fait de concret! Moi, j’etais fonctionnaire mAlien! Quand je quittais le mAli, je me demandais comment ca se fait qu’on ne réfléchissait pas par nous-mêmes? Parce-qu’il ne faut pas se faire d’illusions. C’est vrai que nous sommes tous ici, mais si on n’est pas capable de constituer quelque chose, de mettre de l’argent, constituer une organisation, si on arrive là-bas, les pesanteurs sociologiques vont nous empêcher de nous regrouper et de faire quelque chose. Et même étant ici, est-ce que nous sommes capables
–Parce-qu’il faut profiter des facilités, de l’aide que peuvent recevoir des communautés organisées– de faire comme les gens ici font? Le plus important est de s’organiser! On peut installer un comité, demander des cotisations, faire des levées de fonds, en organisant des soirées mAliennes quand nos artistes viennent, etc. Mais, est-ce que nous sommes capables de récupérer des matériels médicaux, dentaires, des computers et aller faire une distribution adéquate là-bas? Parce-que de plus en plus, on dit que le gouvernement n’est plus opérant; donc, il faut que les individus mêmes essaient de ramasser des fonds! Bon, c’est ca pour le moment!

– Nouhoun Bané: Moi, j’ai un problème avec la méthodologie, quand même! Parce-qu’on a distribué un document et après l’introduction, on devait parler du volet politique. Des animateurs ont parlé de la Constitution, du civisme, de l’Etat de droit. Moi, je souhaiterais qu’on discute plus de cela et puis qu’on passe aux autres points de l’ordre du jour. Et comme je vous l’avais dit, je suis dispose à parler de la Constitution et de l’Etat de droit. Bakary a avoué son ignorance des institutions du mAli. Si on peut pallier à cette lacune-là rapidement et puis on passe a autre chose! Si vous êtes d’accord, je vais parler rapidement des institutions et, comme vous l’avez dit et comme Monsieur le Ministre l’a dit…

– Bassary Touré: Non, il n’y a pas de Monsieur le Ministre ici! (Rires)

– Nouhoun Bané:… Bon, on va cerner concrètement ces institutions, faire des propositions et, si on est d’accord, on va aller rapidement et je vais en parler?

– Mariétou Macalou: Bon, est-ce que tout le monde est d’accord avec ca?

– Aissata Sow Thiam: Moi, j’ai une observation. Enfin, je pensais qu’on voulait ouvrir le débat pour que les gens émettent, quand même, leurs idées; avant de nous spécialiser dans une direction bien donnée. Je pense qu’on a toujours des doutes; on a posé des questions et on a eu quelques résultats. Mais, j’aimerais bien que le flux de questions et d’interrogations arrive à votre niveau et que vous puissiez répondre à la foule avant qu’on n’avance dans une direction donnée.

– Mariétou Macalou: Qu’est-ce que les gens pensent de ca? Est-ce qu’il faut continuer ou bien.?

– (Plusieurs participants parlent en même temps — Bakary demande qu’on respecte les procédures — Moussa Sow observe que nous parlons de processus démocratique et qu’il faut donc laisser les gens s’exprimer)

– Mariétou Macalou: Je ne veux pas donner l’impression que je participe à la discussion directement, mais je vais émettre un avis ici, quand même! Je pense que c’est mieux qu’on fasse ce tour de table, pour que les gens émettent les idées qu’ils ont en tête. Peut-être que toutes ces idées, une fois mises ensemble, pourraient nous aider à mieux discuter ces différents projets que nous voulons réaliser.

– (Plusieurs participants parlent en même temps)

– Ousmane Kouyaté: Je pense qu’il faut alors laisser les gens chargés du volet économique et social intervenir. Ensuite, on va ouvrir le débat et chacun serait libre de parler de ce qu’il comprend de mAliWatch. Par exemple, quand on a présente le volet politique, à la fin de la discussion, les gens parlaient déjà du volet social et économique. Donc, ce serait un peu difficile de canaliser les gens sur un seul volet. Je pense qu’il faut laisser les Iba N’Diaye, Mariétou Maiga, Djimdé et Houssouba faire leur exposé, et on va ensuite discuter de tout, ce matin. Dans l’après-midi alors, on fera la synthèse et la conclusion.

– (Plusieurs participants parlent en même temps)

… [d’autres extraits vont suivre]
————————————————————————- Pour la Coordination Générale, Iba N’Diaye. ——————————————-