Extrait II – Audio Cassette

INITIATIVE MaliWatch : PREMIERE SESSION (*) DU 28 NOVEMBRE 1997 À D.C

Synthèse des Interventions – Extrait II : Audio Cassette

(*) Session générale et session MaliWatch combinées
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– Bakary Sylla : Ce que je voudrais ajouter aux propos de Mariétou, concernant l’Initiative MaliWatch, et nous le savons tous, c’est que la vie quotidienne même est politisée au Mali. Que fait le malien moyen une fois qu’il retourne du travail ; s’il a du travail ? Il n’y a pas grand’ chose à faire. Alors, ce qu’il trouve à côté, qui est le plus “challenging”, c’est la politique ! Moi, j’aimerais bien que nous puissions proposer une autre alternative.

Ce n’est pas qu’il ne faut pas se mêler de faire de la politique ; chacun est libre. Mais, nous, nous voulons contribuer et montrer que cela peut se faire sans ambitions politiques en tant que telles. Nous pouvons faire autrement. C’est vrai que la politique affecte tous les aspects de notre vie quotidienne, mais nous serons des bénévoles ; nous voulons travailler ; user de notre “brain and our hands” – (quelqu’un traduit en français (rires !)( – pour aider les voisins, aider les parents qui sont dans le besoin. À distance et étant seul, ce n’est pas facile. Mais, si nous nous regroupons, nous pouvons faire quelque chose de bien.

Évidemment, ce ne sera pas facile, mais ce n’est pas une tâche impossible. Et il faut commencer ! Pour faire quelque chose au Mali, il faut que les maliens se mettent au travail. Et pour un travail qui est indépendant de la structure gouvernementale, de la structure étatique, les citoyens maliens doivent se mettre au travail. Commençons – c’est ce que je voulais ajouter.

– (Applaudissements … suggestion que la Présidente passe au devant)

– Mariétou Macalou: Nous allons soumettre l’Initiative en tant que telle au débat ; écouter les uns et les autres et essayer de mieux la structurer. Donc, la parole est à qui la demande.

– Iba N’Diaye: Dans le “folder”, chacun devrait avoir le document suivant et qui mentionne “Table Ronde : Session I”. Ne tenez pas compte de la mention de l’heure ou du temps, mais essayons d’y suivre ce qui apparaît comme un squelette de programme. Nous venons d’avoir un exposé général sur l’Initiative, sur l’approche que nous voulons adopter. Il y a trois points essentiels à discuter : le volet politique et administratif, le volet social et économique et une sorte de forum sur la structure, qui peut être élargie à tous les autres points ou remarques.

– Boubacar Kane : Je crois qu’il est prévu d’avoir des animateurs pour les différents volets. Il faut inviter ces animateurs à passer au devant et à présenter ce qu’ils ont préparé.

– Mariétou Macalou : Oui, je demande donc aux gens qui doivent parler du volet politique et administratif de se présenter pour pouvoir faire leur communication. Il s’agit de Mohomodou Houssouba Maïga, Bakary Sylla et Ousmane Touré.

… (Ces trois personnes se consultent sur l’ordre d’intervention – la parole est donnée à Ousmane Touré d’abord – qui s’assure qu’il a cinq minutes et demande à la Présidente de lui faire signe lorsqu’il ne lui restera plus qu’une minute d’intervention(.

– Ousmane Touré : Je vais donc intervenir sur le volet politique et administratif. Mais d’abord, je vais dire que je suis venu ici, aujourd’hui, parce que, franchement, je crois en vous. Je crois en vous parce que je sais que vous êtes capables de très très bonnes choses. Je sais que nous sommes une force. C’est pour ça que je suis venu. Je tiens vraiment à adresser mes vives félicitations à tous ceux qui ont eu cette merveilleuse initiative. C’est extraordinaire, hein ! Pris individuellement, vous êtes capables de tout ; vous pouvez tout faire !

– (Un participant interrompt : “Nous ; il faut dire “nous”, en t’incluant “)

– Ousmane Touré : Par modestie, je dis “vous” (rires) ! OK, vous êtes une force, individuellement ! Mais, ce qui est malheureux, c’est que dès que les maliens se mettent en groupe, rien ne va plus (rires) ! Il faut mettre fin à cette idée de … “mAliyEnw mAnyi, mAliyEnw bE” comme ça, “mAliyEnw bE tAn” ; c’est des histoires ! On est bon ! Moi, j’y crois ; on peut faire tout ce qu’on veut ! Et on va faire tout ce qu’on veut ! Il faut rompre avec la chaîne des meetings, des rencontres stériles ; avec de beaux projets et le vent, je veux dire ! Il faut arrêter de suivre le vent ; qu’on s’arrête vraiment et qu’on fasse quelque chose !

Bon, en ce qui concerne, le volet politique, je suis d’accord, il faut que MaliWatch soit non-politique. Je ne suis pas d’accord avec
l’apolitisme. Non-politique, d’accord ! Neutre, je suis d’accord ! Mais, on va faire notre politique. Il faut une neutralité politique, mais il faut un engagement politique. On ne va pas faire la politique d’un parti ; on ne va pas faire la politique d’un homme ou d’un groupe d’hommes. Mais, on va intervenir sur les situations politiques. On va condamner au besoin ; on va approuver ; on va juger. Et ça, je crois que c’est important ; il faut qu’on soit vigilant. Qu’on soit vigilant par rapport à tout ce qui se fait ; par rapport à la préservation des acquis démocratiques ; par rapport à la préservation de nos valeurs morales, au delà de toute considération ou de coloration politique.

Il va falloir qu’on mette en place des structures d’information ; de recueil d’information ; de distribution d’information. Pour ce faire, il va falloir que MaliWatch ait un bulletin d’information ; puisque tout le monde n’a pas le privilège d’avoir un ordinateur. Le support informatique est là ; c’est formidable ; mais c’est limité. Si nous n’avons pas un bulletin pour donner la parole à tous ces Ph.Ds. et tous ces Masters, notre action serait limitée. Nous allons mieux vulgariser, mieux distribuer les ressources maliennes sur Internet, mais il faut aussi penser à une revue afin que le maximum de gens au Mali, et ailleurs, puisse comprendre ce que nous voulons faire. Il faut une structure de réaction rapide aux événements et c’est pour ça que je disais qu’on ne peut pas ne pas être engagé politiquement …

– (Une sirène de police couvre la voix de l’intervenant)

… Il faut être neutre ! Par réactions rapides, je parle de lettres ouvertes, de pétitions, de marches de protestation ou d’approbation,
pourquoi pas ? Enfin, ce serait bien beau d’avoir toute cette organisation, mais si on veut se référer à quelque chose ou à quelqu’un, il faut qu’il y ait un siège. Peu importe que le siège soit au Minnesota ou à Washington, mais, je pense qu’il nous faut un siège.

Dans le cadre de notre politique générale, il faut aussi qu’on définisse notre rôle par rapport aux associations des maliens de l’extérieur, aux associations de maliens partout ; pour qu’il n’y ait pas un chevauchement et, peut-être, une dispersion d’énergies inutile. Donc, moi, c’est ça et je pense que je n’ai pas dépassé mes cinq minutes (rires) !

– Bakary Sylla : Non, à Dallas, c’est bon (rires) !

– Jude Registre : Madame la Présidente, je suggère que quand on fait des parenthèses en “bamanankan”, on traduise aussi pour certains ici, qui ne comprennent pas cette langue.

– Moussa Sow : Souvent, il est difficile de traduire correctement certaines remarques (rires) !

– Nouhoun Bane : Madame la Présidente, je suis un peu perdu ; même si j’ai apprécié l’intervention de mon ami Ousmane. Sur le plan du volet politique, je m’attendais à ce qu’il parle de la Constitution, de l’État de droit et du Civisme aussi (référence au programme).

– Harouna Maïga : Je crois qu’il serait peut-être souhaitable de donner le temps pour que tout le monde intervienne. De cette manière, on aura une idée claire sur ce que les gens souhaitent qu’on débatte.

– (La Présidente consulte les participants – décision de continuer avec les interventions dans le cadre d’un débat ouvert(.

– Abdoulaye Doucouré : Pour la question de siège, dans le projet de statuts que j’ai lu sur Malinet, il y avait, apparemment, une
proposition de siège à Bamako.

– (Un participant intervient: – inaudible)

– Un participant (?) : “Bakary, tu dois distribuer les statuts là. On va se mettre ensemble pour lire.

– Bakary Sylla : Bon, je n’ai que vingt copies du projet de statuts ! Je peux les passer en attendant que Touré revienne.

Un participant (?) : Ça tombe bien, le voici qui revient avec les autres copies.

– Mariétou Macalou : Je pense que nous allons continuer avec les interventions. Nous écouterons Houssouba Maïga pendant que nous passons les copies – (divers bruits de fond).

. . .[d’autres extraits vont suivre].
—————————— Pour la Coordination Générale, Iba N’Diaye. ——————————